jeudi 31 juillet 2008

Disparue...


À 20h27 ce soir, il y aura exactement un an que Cédrika Provencher a été enlevée...

Je sais, je sais... vous allez dire: «Pas encore Cédrika! Overdose! Pu capabe!»

Peut-être... Mais moi, ça me touche énormément. Probablement parce qu'au moment de sa disparition (je pense à la magnifique chanson de Desjardins, ici), nous sortions à peine de l'hôpital avec notre petit trésor. Nous découvriions le plaisir de dormir 30 minutes à la fois, de changer un nombre incalculable de couches, j'avais les mamelons en feu et nous nagions dans le bonheur. J'étais aussi un peu inquiète car mon chum partait pour une semaine au Jamboree du centenaire du scoutisme au Parc Maisonneuve. J'étais également très excitée à l'idée de revoir mon frère, sa douce, mes deux neveux et excitée aussi à l'idée de rencontrer mon tout nouveau neveu Emmanuel.

Et là, cette petite fille à l'air espiègle qui disparait. Une petite scoute toujours prête à rendre service. Je vois le visage décomposé de ses parents à la télé. Parents séparés mais unis dans la douleur. Je vois l'air stupéfié de sa grande soeur. Et je souffre avec eux.

Avant d'être mère, lorsque j'entendais l'expression «mourir pour son enfant», je la comprenais de façon théorique, rationnelle, cérébrale. Mais dès que j'ai tenu mon fils dans mes bras, j'ai compris. Qu'on me foudroie sur le champ pour que cet enfant vive. J'étais terrassée par la force de cet amour parfaitement inconditionnel à quoi rien n'est comparable. Celui qui touchera à un cheveu de sa tête passera un bien mauvais quart d'heure!

Et au même moment, à Trois-Rivières, une petite filles vivait ses derniers jours de liberté... ou ses derniers jours tout court. Cédrika est-elle morte? Probablement. Et d'un certaine façon, je le souhaite. Car comment pourrait-on récupérer d'une année de probables violences quotidiennes? Mais, il est vrai que les enfants font preuve d'une résilience tout à fait exceptionnelle.

Aujourd'hui, je regardais avec admiration la maman de Cédrika, Karine, à la télé. Elle qui a décidé que la disparition de sa fille ne gâcherait pas la vie de son aînée fait tout ce qu'elle peut pour cueillir les petites perles de bonheur que lui offre la vie. Essayer de garder le cap, de continuer dans la normalité la plus plate. Quel courage!

Et son père, Martin, qui a consacré cette dernière année à chercher sa fille, qui a dû supporter d'être le suspect numéro un pendant quelques jours et qui, lui aussi happé par la réalité, devra retourner travailler cet automne.

Et son grand-papa, Henri, qui chaque jour garde le fort du local de recherches, qui classe amoureusement les courriels et les lettres d'encouragement reçus par milliers.

Ces gens catapultés dans le malheur doivent en plus accepter la sympathie envahissante, accepter d'être arrêtés dans la rue, de recevoir des câlins de purs inconnus, accepter de supporter notre pitié de bien-pensants.

À cette famille, mon coeur de mère souhaite la vérité.

dimanche 27 juillet 2008

L'Avenir....


Je ne sais pas si c'est cette maudite température de cul composée d'humidité, de chaleur, de pluie, de nuages et de pas de soleil, mais, depuis quelques temps, je pense beaucoup à l'avenir...

Pas nécessairement avec angoisse ou inquiétude, mais je m'interroge.

Quand nous sommes venus vivre ici, dans notre beau Shawinigan, Olivier avait presque un travail. Mais ce n'est plus le cas. Bien sûr, on se débrouille. Mon chum n'est pas un lâche et quand on veut travailler, on trouve toujours. Mais livrer du poulet, c'est pas super payant, ça scrappe la voiture (qui pue la friture en permanence) et ça finit par miner le moral.

Olivier suit un processus d'embauche pour travailler à l'assurance-emploi. Il devrait avoir une réponse un jour (c'est le gouvernement fédéral quand même, faut pas être pressé...). Il ira aussi passer une entrevue pour travailler à Parc Canada jeudi prochain. Merci à Jean Chrétien, les emplois de fonctionnaire fédéral sont assez nombreux à Shawi.

Sinon, mon amour réfléchit à un retour aux études. Il irait faire le cours intensif au Cégep de Shawinigan pour devenir infirmier. Je crois qu'il serait un excellent infirmier. Et s'il peut se faire payer le cours par l'assurance-emploi, ce serait un petit 2 ans à se serrer la ceinture pour ensuite vivre mieux.

De mon côté, je désire ardemment rester à la maison pour m'occuper de fiston. Mon rôle de maman à temps plein me plaît beaucoup et j'ai bien du mal à imaginer que quelqu'un d'autre qu'Olivier ou moi pourrait être témoin de la première phrase ou des premiers pas de François-Gustave...

Si Olivier retourne aux études, je vais sûrement devoir travailler. Je vais essayer que ce soit le soir ou la fin de semaine et qu'il nous reste du temps pour être une famille.

Je me rends compte que cette fameuse expression «conciliation travail-famille» prend tout son sens quand on y est confronté. Je me disais: «On a toujours le choix. Ceux qui envoient leurs enfants à la garderie ne veulent tout simplement pas faire de concession et changer de style de vie». Ce n'est pas si simple.

Et, évidemment, nous essayons toujours très fort de fabriquer un petit Trognon pour assister Pépin dans son travail d'éreintage de ses parents. Je ne sais pas si ce sera possible. Je désespère un peu. Mon nouveau médecin, le docteur Dubois, me fait passer un million de test. Si j'ai à voir un spécialiste, j'aurai peut-être un rendez-vous avant mes 45 ans... On verra.

Mais, ceci dit, on est pas malheureux, loin de là. On s'aime toujours aussi fort, notre fils est adorable et on aime notre nouvelle ville. François-Gustave s'est pris de passion pour les canards de la Promenade St-Maurice (ainsi que pour tous les chiens qu'il rencontre, et les marmottes, et les chats, et les pigeons) et mon balcon est de plus en plus fleuri.

Et parfois, il y a même un peu de soleil entre deux averses....

dimanche 20 juillet 2008

La fête à Pépin!





Ce fut une belle fête!

Merci aux amis qui sont venus et tant pis pour ceux qui l'ont manquée!

L'après-midi fut consacré aux activités libres: essentiellement baignade dans le Lac, bouffe et sieste.

À la fin de l'après-midi fut servi le délicieux gâteau de la pâtisserie le Palais, 4e rue, Shawinigan (plogue), gracieuseté de grand-maman Jeannine (merci!).

Il était bien sûr, comme le veut la tradition, au chocolat. Et Pépin, comme le veut la tradition, s'en est mis partout... Il en a mis partout sur maman, aussi. Il a fallu mettre ça tout habillé dans le bain (bébé, pas maman, quand même), ainsi la nouvelle chaise de table Metoo de Phil&Ted si pratique et merveilleuse (plogue...).

Ensuite, ce fut l'ORGIE de cadeaux!!!

Vous savez, la semaine dernière, on avait enfin terminé de dégager le salon, et j'avais dit à mon adoré concubin:
-Chéri! On aurait de la place pour un Lay-Z-Boy! Mon rêve!!!

Oubliez ça.....

Après la table parlante et chantante, la ferme parlante et chantante, le kiosque à musique parlant et chantant, la girafe-qui-avale-des-balles-et-les-rejette-par-les-pattes parlante et chantante, le kit d'instruments de musique de l'Éveil matin et toutes les autres magnifiques bébelles, y'a même pu de place pour mettre un pouf. On se croirait dans un Toys-R-Us.... Grande-tante Linda suggère d'ouvrir une joujouthèque...... j'y songe....

Mais notre François-Gustave est aux oiseaux! Et même si maman est déjà PU CAPABE d'entendre «Gusgus joue du violon pour faire danser le fi-i-lles» (extrait véridique du kiosque à musique chantant et parlant de Smartville) elle est bien heureuse que fiston s'amuse si bien.

Ce fut une belle fin de semaine, quoique un peu fatiguante...

François-Gustave a fini par s'endormir vers 21h30, près du feu, dans les bras de Julie, sa libellule préférée.

Rarement petit bonhomme d'un an fut entouré d'autant d'amour. Et ne t'inquiète pas Antoine, mon frère chéri, Joëlle et Karl étaient là pour représenter dignement les marraines bonnes fées de François-Gustave. Mais vous nous avez manqué, toi, Anne-Marie et mes trois terreurs de neveux!

Merci les amis et la famille de votre générosité et de votre bonne humeur. On vous aime!!!

mardi 15 juillet 2008

Un an.....


Il y a un an, très exactement à cette heure, je commençais à pousser.

Nous étions fatigués. il y avait Olivier, mon amour, Joëlle, mon amie et Stéphanie, mon accompagnante à la naissance Sans compter l'innénarable Docteur Bonneau.

Il y a un an, déjà...

Tout à l'heure, nous regardions les photos, émus. Il a bien grandi, notre petit bonhomme.

Cette journée du 15 juillet 2008 restera gravée dans ma mémoire comme celle m'ayant donné le plus d'émotions diverses et intenses.

Mais qu'avait-il contre le 15? Car François-Gustave est resté bien sagement dans son tunnel jusqu'au 16.

À 0h37, Pépin aura 1 an.

Bonne fête petit amour!

lundi 14 juillet 2008

C'est là qu'on espère...


J'ai appris la mort de mon chum Chiko cette nuit.
Un deuxième suicide d'ami en deux semaines.

Je brise un peu la joie de ce blog en me posant ces questions :
Pour qui l'on veut qu'au ciel on soit reçu en grande par le St-Doorman ?

Pour le défunt, qui dans ce cas précis s'est enlevé la vie, peut-être en espérant un meilleur ou du moins une fin de ses souffrances ?

Ou pour nous, les mortels, qui espèrons qu'au moins, pour le défunt, la bière ne soit pas trop tablette, pour qu'au moins ça aille valu la peine ?

Nous réconforter ou se dire qu'au moins il est mieux ?

Courage ou lâcheté ?


Mais dans le fond c'est pas important, une communauté d'amis soudés depuis près de 20 ans, vient de perdre son clown, son maître de l'humour, mais surtout un chum.

Comme quoi qu'encore une fois le clown était triste.

Je pleure un ami, 11 ans après la mort de mon chum Reg.

Jettez-en pus la cour en pleine.

P.S. St-Pierre soyez indulgent et s'il-vous-plait, offrez lui une place à côté de Reg au St-bistro

Olivier

vendredi 11 juillet 2008

Malaaaaade!

C'est quoi ce rhume d'été???
Ce matin, je me suis réveillée toute patatra: mal aux muscles, mal de gorge, mal de tête, fatiguée....
Et ça a duré toute la journée.

Pour faire écho à mon état, petit Pépin était chialeux. Ça été une dure semaine pour lui: il perce je ne sais trop quelle dent qui le fait souffrir. Mardi, il a fait 40,6 de fièvre. Et bien sûr, il déteste le Tempra aux raisins (pourtant, moi, j'adore, mais ça ne fait pas baisser ma fièvre).
Ce soir, il s'est endormi dans mes bras à 18h45!!!
Je crois que je vais en profiter pour en faire autant.

Plus qu'une semaine avant la grande fête pour Pépin. Plus que 5 jours avant son premier anniversaire. Le temps passe si vite...

Ça me rappelle que la dernière fois où je me suis sentie dans cet état, c'était le 13 novembre 2006. J'étais à Ottawa, en formation pour les Racine de l'Empathie. Je devais avoir mes règles, mais, à la place, j'ai eu cet espèce de rhume étrange. Le lendemain, j'apprenais que j'étais enceinte, devant mon chum ébahi et ma meilleure amie hystérique de bonheur.

Je suis 5 jours en retard. Attendons un peu.... On aura peut-être une bonne nouvelle d'ici peu!

dimanche 6 juillet 2008

Toujours prêt!


Notre petit Pépin revient de son premier camp d'été scout (hors de mon ventre).

C'est confirmé, nous avons un Pépin de guerre, un Pépin de course, bref, un Pépin courageux!

Les deux premiers jours furent difficiles: toujours des enfants autour voulant lui faire des câlins, du bruit en masse à la cafétéria et les moustiques.... des moustiques bioniques attaquant sans vergogne notre pauvre petit François-Gustave.

Bien sûr, nous avions acheté la magnifique housse «moustique et UV» s'adaptant à la poussette. Mais Pépin, le libre-penseur, n'avait pas envie d'être prisonnier sous cette housse. À force de coups de pieds, il finissait toujours par la détacher et faisait alors de somptueux coucous aux maringouins. Ou encore, il se glissait la main dessous pour la défaire, saluant les mouches noires. Celles-ci eurent tôt fait de lui dévorer les deux mains. Pauvre Pépin. Pourtant, aucune plainte! Il y avait tant de gens à qui faire des sourires ravageurs!

Cette semaine fut prolifique: maintenant, il pointe du doigt, marche très bien à quatre pattes, place un pied devant l'autre quand on le tient par les mains et, quand un animateur crie «Castors!», il essaie de répondre «À l'effort!». Brave petit Pépin...

Au début de la semaine, il pleurait quand les 150 enfants chantaient dans la cafétéria. À la fin de la semaine, il gueulait plus fort que tout le monde en tapant sur la tablette de sa chaise haute.

Pépin l'humoriste a aussi appris l'art de la grimace avec Bink, alias Stéphanie, une de nos aide-animatrice.

Quel bonheur de pouvoir s'endormir au grand air en regardant le soleil dessiner le ciel à travers les feuilles et les branches. Pépin le poète soupirait alors d'aise.

En plus, il y avait un lac avec des canards (de loin son animal préféré qu'il imite à la perfection) et une piscine pour nager! Le paradis.

Et la nuit, quoi de mieux que de dormir dans une petite pièce pleine d'adultes odorants, sur un étroit matelas de plastique qui fait suer, juste à côté de maman...

Vous imaginez bien que Pépin est vite devenu la mascotte du Domaine scout St-Louis-De-France! Mowgli et Won-Tolla, les 2 chefs de camps, étaient ses meilleurs potes. Louveteaux et Exploratrices enviaient nos petits Castors d'avoir un si mignon Pépin avec eux!

Je crois que Pépin aurait bien aimé grimper sur les échelles de la piste d'hébertisme, escalader le Mont Plywood (la tour d'escalade) et poursuivre les canards en canot. Mais maman a jugé qu'il était encore un peu jeune...

Samedi matin, à son premier réveil du retour à la maison, François-Gustave était un peu déboussolé. «Où sont tous mes amis?» semblait-il dire. Maintenant, on doit reprendre la routine...

Notre prochain défi: dormir toute la nuit! Dorénavant, bébé devra se rendormir seul, sans lait et maman devra pleurer dans son lit en espérant que son petit se rendorme vite.

Car notre grand garçon aura 1 an la semaine prochaine. Il est temps de couper un peu le cordon... snif...

(photos: Jocelyn Saint-Jules)